Un regroupement d’organisations civiles togolaises, dont l’ASVITTO, CODITOGO, LTDH et SEET, a exprimé son désaccord et son indignation face aux conclusions positives de la mission d’experts de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) sur le fichier électoral du Togo. Dans une lettre ouverte adressée à la Secrétaire Générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, datée du 22 novembre 2023, les signataires ont critiqué ces conclusions, les qualifiant de “marges et aux antipodes des instruments et principes” de l’OIF.
La correspondance souligne plusieurs points, notamment la violation présumée des textes de l’OIF et le contexte politique togolais. Les organisations remettent en question la capacité du gouvernement togolais à organiser les élections législatives dans les délais constitutionnels, critiquent le refus de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de revoir le processus d’enrôlement dans une région où de nombreux citoyens n’ont pas pu s’inscrire, et pointent du doigt les atteintes à la liberté de la presse, caractérisées par des arrestations et des exils de journalistes.
Les signataires estiment que les conclusions favorables de l’OIF sont une validation tacite d’un présumé coup de force constitutionnel au Togo. Ils mettent en garde l’OIF, la tenant coresponsable, avec le gouvernement togolais, des éventuelles conséquences négatives que pourraient subir les populations togolaises. La lettre a été également transmise à d’autres institutions telles que la CEDEAO, l’Union Africaine, les Nations-Unies et plusieurs ambassades étrangères.
Cherille Koku