Burkina Faso / Développement Économique et Financier

Burkina Faso / Développement Économique et Financier : L’État Nationalise une Banque et Révèle des Prévisions Économiques Optimistes

ÉCONOMIE Société

Le Capitaine Ibrahim Traoré a présidé, ce mercredi 22 mai 2024, le Conseil des ministres. Selon le ministre d’État, Porte-parole du gouvernement, Jean Emmanuel Ouédraogo, le Conseil a examiné des dossiers et adopté plusieurs rapports importants pour la bonne marche de la Nation.

Au titre du ministère de l’Économie, des Finances et de la Prospective, le Conseil a adopté quatre rapports, dont un concernant la nationalisation de la Banque Commerciale du Burkina (BCB). Créée par une convention en 1984 entre la Haute Volta (actuel Burkina Faso) et la Libye, la BCB a longtemps souffert de l’absence de soutien financier de la part de la Libye, entraînant des conflits entre les actionnaires et bloquant des réformes cruciales.

Face à ces difficultés persistantes, le Burkina Faso a décidé de dénoncer la convention de 1984 et de nationaliser la banque. Cette décision vise à assurer une meilleure gouvernance et à stabiliser la BCB pour qu’elle puisse mieux servir l’économie nationale. Le deuxième rapport était axé sur la situation économique et financière du Burkina Faso en 2023, ainsi que les prévisions pour les années à venir. Malgré un contexte international difficile et une campagne agro-pastorale peu favorable, le Burkina Faso a enregistré une croissance économique de 3,0% en 2023, après 1,8% en 2022. Cette croissance est soutenue par des augmentations dans les secteurs tertiaire (3,2%), primaire (2,5%), et secondaire (2,0%).

L’inflation a fortement diminué, passant de 14,1% en 2022 à 0,7% en 2023. Les recettes publiques ont également augmenté, atteignant 2 694,4 milliards F CFA en 2023, contre 2 505,7 milliards F CFA en 2022. Les dépenses ont légèrement diminué, passant de 3 788,3 milliards F CFA en 2022 à 3 526,8 milliards F CFA en 2023. Pour 2024, le gouvernement prévoit une croissance de 5,5%, soutenue par les secteurs tertiaire (+6,0%), primaire (+5,9%), et secondaire (+4,6%). L’inflation devrait rester maîtrisée à 2,0%. Les recettes et les dépenses prévues pour 2024 sont respectivement de 3 099,0 milliards F CFA et 3 702,3 milliards F CFA. Les perspectives pour 2025-2027 sont également positives, avec une croissance attendue de 6,0% en 2025, 5,3% en 2026, et 5,0% en 2027.

Le troisième rapport portait sur l’autorisation de ratification d’un accord de prêt de 23,817 milliards F CFA signé avec la Banque Africaine de Développement (BAD) pour financer le Projet de Développement des Chaînes de Valeur Intégrées de l’Élevage au Burkina Faso (PDCVIE-BF). Ce projet vise à améliorer la productivité et la production animale, à promouvoir la transformation de la viande aux normes et à faciliter l’accès aux marchés pour les produits de l’élevage. Les principaux bénéficiaires seront les femmes, les jeunes, les personnes handicapées, les déplacés internes, les communautés d’accueil, les employés publics et privés, ainsi que les institutions de formation et les associations locales.

Enfin, le Conseil a adopté un décret autorisant l’Agence pour la Promotion de l’Entrepreneuriat Communautaire (APEC) à prendre une participation de 400 millions F CFA dans le capital de la Société Faso Tomate (SOFATO) S.A. Cette initiative vise à valoriser la filière tomate au Burkina Faso en soutenant le financement par actionnariat populaire.

Il faut note que cette session du Conseil des ministres présidée par Ibrahim Traoré a été marquée par des décisions importantes visant à renforcer l’économie et la stabilité du Burkina Faso. La nationalisation de la BCB, les perspectives économiques prometteuses, les initiatives de développement de l’élevage, et le soutien à la filière tomate sont autant de mesures qui illustrent l’engagement du gouvernement à assurer une croissance durable et inclusive pour la nation.

Aline Ouédraogo

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