Depuis l’interdiction de l’importation, de la fabrication et de la commercialisation des boissons énergisantes alcoolisées par les autorités ivoiriennes, les commerçants de Côte d’Ivoire subissent des conséquences économiques sévères. Cette mesure, qui devait initialement protéger la santé publique en empêchant le mélange de ces boissons avec le tramadol, se révèle inefficace et semble cacher des motifs de concurrence déloyale.
L’interdiction a entraîné une baisse significative des revenus pour de nombreux commerçants. Les boissons énergisantes alcoolisées représentaient une part importante de leur chiffre d’affaires, et leur retrait du marché a créé un vide que d’autres produits n’ont pas réussi à combler. Les pertes financières se traduisent par des fermetures de magasins, des licenciements et une diminution de l’activité économique locale.
Inefficacité de la justification officielle
L’argument avancé par les autorités, selon lequel le mélange de boissons énergisantes alcoolisées avec le tramadol constitue un danger pour la santé, est mis en doute par la réalité des pratiques des jeunes. En effet, ces derniers trouvent d’autres moyens pour consommer le tramadol, le mélangeant à des bières, du whisky, du champagne, voire de l’eau. L’interdiction spécifique des boissons énergisantes alcoolisées ne peut donc pas résoudre le problème de fond de l’abus de tramadol. C’est le tramadol qui devrait être interdit.
Concurrence déloyale : La vraie raison ?
Derrière cette interdiction, certains soupçonnent des motifs de concurrence déloyale. Des entreprises pourraient avoir utilisé des moyens non orthodoxes pour influencer les autorités et éliminer des concurrents du marché. Cette situation crée un déséquilibre concurrentiel, favorisant certaines entreprises au détriment d’autres, et affecte négativement le secteur commercial dans son ensemble.
Pour préserver l’équité commerciale et soutenir les commerçants, les autorités ivoiriennes devraient revoir leur décision. Une approche plus équilibrée serait de réguler plutôt que d’interdire, en mettant en place des mesures de contrôle strictes sur la vente et la consommation de tramadol, tout en permettant la commercialisation des boissons énergisantes alcoolisées. Cela permettrait de protéger la santé publique tout en soutenant l’économie.
Les autorités doivent réévaluer cette interdiction et envisager des solutions plus justes et efficaces pour équilibrer la protection de la santé publique et le soutien à l’économie.
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ANOUMOU Luc