La pratique millénaire de la gravure sur métaux, ancrée dans l’histoire artisanale du Maroc, a récemment obtenu une place méritée sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. À Fès, ville emblématique du Maroc, des artisans qualifiés perpétuent cet art ancestral de génération en génération, contribuant ainsi de manière significative à l’identité culturelle du pays.
Mohamed Arnani, propriétaire d’un atelier de gravure à Fès, exprime sa joie quant à la reconnaissance par l’UNESCO : “Nous avons été ravis d’apprendre que l’artisanat et l’expertise liés à la gravure sur métal ont été inscrits sur la liste du patrimoine immatériel de l’UNESCO. Cela renforce notre espoir et assure la pérennité de cet artisanat.”
La transmission de l’art de la gravure sur métaux se perpétue au sein des familles marocaines par l’observation et la pratique. Actuellement, cette tradition est également enseignée dans des centres de formation, des universités et partagée sur les réseaux sociaux.
“La gravure sur métal est un artisanat ancien impliquant la gravure sur cuivre, argent et or. Apparu au Maroc à la fin du XIIe siècle et au début du XIIIe siècle, cet art a pris naissance à Fès pour s’étendre au fil des ans à d’autres villes marocaines, notamment à Marrakech”, explique Mohamed Arnani.
Les objets gravés, tels que bijoux et articles de décoration intérieure, sont souvent offerts en tant que cadeaux traditionnels de mariage ou pour des rituels religieux. Les artisans adaptent également leurs créations aux tendances contemporaines, comme le souligne Moncef Adyel, artisan à Fès : “Nous aspirons toujours à renouveler cet artisanat. Par exemple, le lustre traditionnel, initialement destiné à décorer les mosquées, a évolué vers des formes modernes qui se démarquent de la tradition.
Les marchés locaux de Fès servent de vitrine authentique, attirant la curiosité des touristes, des collectionneurs et contribuant à la promotion de cet artisanat. Avec cette reconnaissance de l’UNESCO, le Maroc compte désormais 14 éléments sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.
Marlene Abalo