Dans les années à venir, l’Afrique subsaharienne connaîtra une décélération de l’inflation, mais les défis persistants de réduction de la pauvreté et de promotion d’une croissance inclusive demeurent. Le dernier rapport semestriel de la Banque mondiale, intitulé “Africa’s Pulse” et publié ce jeudi 11 avril 2024, met en lumière cette réalité.
D’après les projections de la Banque mondiale, le nombre de pays de la région affichant une inflation comprise entre 0 et 5% devrait augmenter, passant de 9 en 2022 à 26 en 2025. Cette tendance à la baisse de l’inflation s’explique principalement par la normalisation des chaînes d’approvisionnement mondiales, la baisse des prix des produits de base et les politiques de resserrement monétaire et d’assainissement budgétaire.
Cependant, malgré cette tendance, plus de la moitié des pays de la région continueront de faire face à une inflation supérieure à 5%, et certains, comme le Nigeria, connaîtront encore des taux d’inflation à deux chiffres. Cette situation exercera une pression supplémentaire sur le pouvoir d’achat des ménages, déjà affecté par les impôts sur la consommation.
La croissance économique réelle reste décevante dans de nombreux pays, en dépit de chiffres de croissance nominale apparemment solides. L’écart entre la croissance du PIB réel et nominal souligne la complexité des défis économiques auxquels la région est confrontée. La lutte contre la pauvreté et les inégalités reste donc un enjeu majeur, d’autant plus que l’Afrique subsaharienne compte parmi les régions les plus inégalitaires au monde.
Face à ces défis persistants, les réponses traditionnelles de la Banque mondiale, telles que le renforcement structurel et les incitations à l’investissement, semblent insuffisantes. La région est confrontée à des chocs exogènes majeurs qui nécessitent des solutions plus globales et innovantes. Ainsi, bien que le ralentissement de l’inflation soit un signe positif, il ne suffit pas à résoudre les profondes inégalités et la pauvreté endémique en Afrique subsaharienne.