Au Singapour, l'influence grandissante de la Chine en Asie du Sud-Est

Au Singapour, l’influence grandissante de la Chine en Asie du Sud-Est

ÉCONOMIE Monde Politique Société

Pour la première fois, un sondage réalisé par l’Institut ISEAS-Yusof Ishak révèle un changement significatif dans les préférences géopolitiques en Asie du Sud-Est, avec une inclinaison croissante vers la Chine plutôt que les États-Unis. Les résultats de l’enquête « État de l’Asie du Sud-Est 2024 » indiquent que 50,5 % des personnes interrogées préfèrent désormais s’aligner sur la Chine, tandis que 49,5 % optent pour les États-Unis.

Cette évolution soulève des questions importantes quant à l’avenir des relations régionales et internationales, alors que de nombreux pays de l’ASEAN réévaluent leur positionnement stratégique.

Plusieurs facteurs contribuent à ce changement de dynamique. La politique étrangère des États-Unis, notamment leur position ferme et presque inconditionnelle lors du conflit israélo-palestinien, a suscité des doutes quant à la capacité de Washington à prendre des décisions équilibrées et à respecter le droit international.

La guerre à Gaza a particulièrement été une préoccupation pour les gouvernements et les populations majoritairement musulmanes de la région, remettant en question la crédibilité des États-Unis en matière de respect des droits de l’homme et du droit international. En outre, l’initiative des Nouvelles Routes de la soie de la Chine a renforcé son attractivité économique pour de nombreux pays d’Asie du Sud-Est, offrant des opportunités de développement et d’investissement qui suscitent un intérêt croissant.

Bien que ce changement de cap soit plus prononcé dans certains pays que dans d’autres, il reflète une tendance générale vers un rééquilibrage des alliances et une recherche de stabilité dans un contexte géopolitique de plus en plus incertain. Alors que la région continue de naviguer dans ces eaux troubles, il devient de plus en plus important de renforcer la cohésion interne et la résilience face aux défis externes.

Stéphane Atayi 

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *