Vivre de sa musique en Afrique représente un défi considérable, selon Oumar Ngom du groupe sénégalais Ndox Electrique, reflétant ainsi la réalité de nombreux artistes de ce continent qui se tournent vers l’Europe pour trouver des concerts, des revenus et des structures professionnelles.
Au Sénégal, l’absence d’une véritable industrie musicale complique la vie des artistes. Les musiciens accompagnateurs sont souvent mal rémunérés, et la difficulté de gagner de l’argent par la vente de disques ou sur les plateformes musicales est soulignée. Pour beaucoup, cela signifie multiplier les petits boulots pour continuer à poursuivre leur passion artistique.
François Cambuzat, initiateur du projet Ndox Electrique, explique qu’il existe une économie interne qui soutient certains musiciens, mais les revenus sont modestes, en particulier pour les rituels de guérison qui inspirent leur musique. Les artistes peuvent travailler de longues heures pour des spectacles et gagner entre cinq et dix euros, comparé au cachet minimum en France d’environ 135 euros.
Les droits d’auteur, bien qu’existants, sont mal organisés et coûteux, poussant de nombreux musiciens africains à s’inscrire directement à des organisations comme la SACEM en France. Pour des groupes comme Bantu Spaceship du Zimbabwe, l’espoir réside dans ces inscriptions pour générer des revenus.
Bien que les réseaux sociaux puissent élargir leur public, ils ne garantissent pas de revenus. Les festivals comme les Trans Musicales de Rennes en France sont cruciaux pour ces groupes, non seulement financièrement, mais aussi artistiquement, les aidant à évoluer vers le statut d’artistes professionnels en Europe, où la musique est mieux organisée, plus valorisée et prise au sérieux.
Rita Nembi