En appel, l’internaute marocain Saïd Boukioud a été condamné lundi à trois ans de prison ferme pour avoir offensé le Roi dans des publications sur les réseaux sociaux en 2020, critiquant la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
En août, Boukioud avait déjà été condamné à cinq ans de prison pour offense à la monarchie en raison de publications sur Facebook, qui ont depuis été retirées. La cour d’appel de Casablanca a requalifié les faits en offense à la personne du roi, réduisant la peine à trois ans d’emprisonnement, selon l’avocat de Boukioud, Me El Hassan Essouni. Celui-ci a jugé la peine “très excessive” et a l’intention de se pourvoir en cassation.
Cette décision intervient dans un contexte de mobilisation pro-palestinienne au Maroc, en lien avec le conflit entre le Hamas et Israël, qui a connu une recrudescence ces dernières semaines.
Selon la Constitution marocaine, la politique extérieure relève de la prérogative du monarque, actuellement Mohammed VI.
L’internaute Saïd Boukioud, condamné pour offense au roi, n’avait, selon son avocat, aucune intention d’offenser le roi, mais cherchait à attirer l’attention sur les conséquences négatives de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël pour les Marocains et la cause palestinienne. L’avocat a jugé la nouvelle peine “très excessive” et a annoncé son intention de se pourvoir en cassation.
En août, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) avait signalé des “dizaines de poursuites judiciaires” au cours des deux dernières années à la suite de publications critiquant les autorités sur les réseaux sociaux.
Cette décision judiciaire survient sur fond de guerre dans la bande de Gaza entre le Hamas palestinien et Israël, qui a donné un nouvel élan ces dernières semaines à la mobilisation pro-palestinienne au Maroc.
Dimanche, ils étaient plusieurs dizaines de milliers dans les rues de Casablanca à demander la suspension des relations bilatérales et un cessez-le-feu permanent à Gaza, alors qu’une trêve est entrée en vigueur vendredi.
Mamie Gonda