En Ouganda, l’adoption d’une loi anti-LGBT particulièrement répressive criminalisant l’homosexualité a eu des conséquences néfastes sur la lutte contre le VIH/sida et la prestation de soins de santé.
La loi promulguée en mai dernier par le président Yoweri Museveni, prévoit des peines sévères pour les personnes ayant des relations homosexuelles, ainsi que des sanctions pour les organisations qui soutiennent les activités homosexuelles.
En conséquence, la confiance entre les patients et le personnel de santé a été ébranlée, et de nombreux patients ont arrêté de fréquenter les cliniques de lutte contre le VIH. Environ 35 % des personnes ayant besoin de services de prévention du VIH n’y vont plus, et 10 % de celles qui ont besoin d’antirétroviraux ont également arrêté tout contact. Le personnel de santé a également été affecté, avec une réduction des effectifs de plus d’un quart.
La loi a créé un climat de peur et de paranoïa, avec des arrestations de personnes en possession de lubrifiants ou de préservatifs, et des poursuites pour “recrutement d’adultes de sexe masculin dans des actes homosexuels”. Les organisations de défense des droits humains ont exprimé leur préoccupation quant à l’augmentation des infections si la loi n’est pas abrogée.
Des organisations internationales, telles que l’ONUSIDA et le Fonds mondial de lutte contre le sida, ont averti que les progrès de l’Ouganda dans la lutte contre le sida sont gravement menacés par cette nouvelle législation. Le gouvernement ougandais assure que les services sont assurés sans discrimination, mais la situation sur le terrain reste préoccupante.
Ces cliniques de lutte contre le VIH tentent de trouver des moyens de soigner les patients tout en indispensable leur identification et leur ciblage. Cependant, malgré ces mesures, la confiance entre les patients et le personnel de santé est gravement compromise, et la réparation des dégâts causés par cette loi anti-LGBT prendra du temps.
Murielle. P.