Un convoi de l’armée malienne a été déployé en direction de la région stratégique de Kidal, un bastion de la rébellion touarègue.
Composé de 119 véhicules, ce déploiement vise à réorganiser les forces maliennes dans le nord-est de Kidal en réponse à la recrudescence des hostilités provoquée par les groupes armés séparatistes touaregs et les attaques jihadistes contre l’armée malienne depuis fin août.
Kidal revêt une grande importance pour le Mali en termes de souveraineté, mais elle est actuellement sous le contrôle de la Coordination des mouvements de l’Azawad, une alliance de groupes armés touaregs. La région avait été conquise par les rebelles en 2012, puis par les salafistes, avant d’être reprise par les séparatistes en 2013 grâce à l’intervention française. Depuis lors, Kidal est restée sous le contrôle des séparatistes, malgré les tentatives de l’armée malienne pour la récupérer en 2014.
En 2015, certains groupes armés indépendantistes ont signé un accord de paix avec le gouvernement malien, mais les jihadistes ont continué à combattre l’armée malienne et à étendre leur influence dans la région du Sahel, contribuant à une profonde crise sécuritaire, humanitaire et politique. L’accord de 2015 montre également des signes de fragilité, d’autant plus que la mission de l’ONU au Mali (Minusma) est en cours de retrait, ce qui suscite des inquiétudes chez les séparatistes concernant le contrôle des zones actuellement sous la supervision de la Minusma.
La junte au pouvoir au Mali, dirigée par le colonel Assimi Goïta, a affirmé son intention de rétablir l’autorité de l’État malien sur l’ensemble de son territoire, y compris Kidal. Le déploiement militaire vers Kidal s’inscrit dans cette volonté de reprendre le contrôle de la région.
Raissa Konate