Les dirigeants des pays d’ Afrique de l’Ouest opposés au coup d’État au Niger se sont réunis jeudi 10 août à Abuja pour un sommet crucial, après l’échec de leur ultimatum aux militaires qui ont pris le pouvoir.
Lors de ce sommet “D’importantes décisions” sont attendues, a prévenu mardi la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest ( Cédéao ), qui a réaffirmé privilégier la voie diplomatique pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, tout en maintenant sa menace d’un recours à la force.
Le président de la CEDEAO s’est exprimé pour la fois depuis l’expiration de l’ultimatum de sept jours lancé aux militaires pour redonner le pouvoir au président Bazoum Mohamed.
Or les nouveaux maîtres du Niger ont semblé jusqu’ici fermés aux tentatives de négociations de la Cédéao. Ce qui faisait peur que le sommet de jeudi matérialise la menace d’intervention militaire, aussi redoutée que révisée dans la région. Mardi encore, une délégation conjointe de la Cédéao, de l’Union africaine (UA) et des Nations unies avait tenté de se rendre à Niamey. En vain, les putschistes leur barrant la route en invoquant des raisons de « sécurité ».
Le porte-parole de la Cedeao avait indiqué s’attendre « à ce que d’importantes décisions soient prises » sur la situation au Niger lors du sommet prévu ce jeudi. L’organisation souhaitait, conjointement avec l’Union africaine et les Nations Unies, envoyer une délégation au Niger. Mais le régime militaire en place a déconseillé à la Cedeao de se rendre sur place, les conditions de « sécurité » n’étant pas réunies.
« Le contexte actuel de colère et de révolte des populations suite aux sanctions imposées par la Cedeao ne permet pas d’accueillir ladite délégation dans la sérénité et la sécurité requise », écrivait le ministre des affaires étrangères nigérien à la représentation de la Cedeao à Niamey . Lundi 7 août, les militaires au pouvoir ont nommé un premier ministre civil, Ali Mahaman Lamine Zeine, se dirigeant visiblement vers la nomination d’un gouvernement de transition.